Préface de Dominique BOURG - Postface de Cédric VILLANI
Les messages politiques actuels pointent du doigt nos déchets, nous invitant à réparer et conserver nos biens le plus longtemps possible. Et si les déchets n’étaient pas le problème, mais une partie de la solution ?
Nous savons aujourd’hui que le mythe de réserves de matières premières infinies est révolu. Pour le fer, l’aluminium, ou de nombreux métaux dont nos sociétés ont besoin, nous croyons disposer de plusieurs siècles de ressources au rythme de consommation actuel. Mais que se passe-t-il si l’on tient compte de la croissance ?
C’est en réfléchissant aux fondements du recyclage que François Grosse a intégré la variable croissance dans ses modèles d’analyse stratégique. Très vite, il a confirmé que la compatibilité de la croissance économique avec la soutenabilité des réserves naturelles n’allait pas de soi. Et que, si l’on ne ralentit pas la croissance des consommations matérielles, recycler ne sert à rien pour la préservation des ressources, et ne pourra empêcher nos ressources concentrées de matières premières de s’épuiser demain, tandis que l’accélération de nos consommations amplifiera toujours plus leur impact sur l’environnement et le changement climatique.
Mettant ses compétences d’analyste au service du sujet, il nous démontre avec force dans cet ouvrage qu’une solution est possible mais qu’il est urgent d’agir. Au niveau politique pour contraindre la production à incorporer une part majoritaire de matière recyclée dans les biens, et au niveau citoyen pour s’engager dans une trajectoire de consommation plus sobre, compatible avec une croissance raisonnée.
François Grosse a contribué au projet "Virus de la recherche" dans la série "Bibliothèque des PUG" : découvrez son article ici !
Diplômé de l’École polytechnique et de l’École nationale des Mines de Paris, François Grosse a travaillé vingt ans dans la gestion des déchets et le recyclage, ainsi que dans les secteurs de l’énergie et du digital. Il est actuellement directeur de la stratégie circulaire et bas carbone au sein de la Société monégasque de l’électricité et du gaz.
Compléments
Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub)
Considérer la rééduction des déchets comme une priorité est une fausse piste selon le Lyonnais François Grosse. Ce polytechnicien démontre dans un livre argumenté, graphiques à l'appui, que l'urgence est de maximiser l'usage des matériaux recyclés dans les biens neufs afin de retarder au maximum l'épuisement des ressources naturelles.
Mag2Lyon n° 162 - FOCUS MAG2LYON#4 - Le cahier expert, TRANSITION ÉNERGÉTIQUE - Entretien avec François Grosse - Lionnel Favrot31 janvier 2024
Il y a deux façons de décourager l’action : le catastrophisme et le déni. Il en est de nombreuses pour mettre en oeuvre des politiques inopérantes : se payer de mots à la mode, envisager des scénarios irréalisables, afficher des engagements qu’on sait ne pas pouvoir tenir. Les questions liées au climat nous donnent de multiples exemples de ce refus de rationalité. Un autre domaine, lié à l’économie circulaire, est tout aussi riche de fausses bonnes idées.
François Grosse (X81) vient de faire paraître aux Presses universitaires de Grenoble Croissance soutenable ? La société au défi de l’économie circulaire. La problématique est centrée sur le traitement des métaux. Préfacé par Dominique Bourg et postfacé par Cédric Villani, l’ouvrage, d’une lecture facile, est un exemple de ce que peut apporter, sur un problème éminemment politique, une réflexion alliant la rigueur et la volonté, en s’appuyant sur des données expérimentales : « rendre les choses aussi simples que possibles, mais pas plus », ce qui est le propre d’une démarche scientifique.
LA JAUNE ET LA ROUGE, le magazine des alumni de Polytechnique - N° 789 - 11/2023 - Yves Bréchet15 novembre 2023
Priorité absolue à l’économie circulaire ! C’est la seule qui pourra repousser les pénuries de matières premières sur terre et nous éviter de plonger dans la décroissance. Dans un ouvrage très argumenté postfacé par Cédric Villani, François Grosse appelle les gouvernements à imposer 80 % de matière recyclée dans tous les process de fabrication. Ainsi, si la croissance ne dépasse pas 1 % à l’échelle mondiale, nous pourrions repousser d’un siècle la disponibilité des principales matières premières. Un nouveau pavé dans la mare du débat environnemental.
BREF ECO Auvergne-Rhône-Alpes - Interview Grand Témoin - N° hors-série RSE - 09/2023 - Didier Durand 3 octobre 2023