Du 26 avril au 5 juillet 2001, alors que je deviens enseignant, la chaîne M6 diffuse l’émission Loft Story, première émission de téléréalité produite en France. Vingt ans après, mes élèves consacrent plusieurs heures par jour à scroller sur TikTok.
Entre ces deux pratiques médiatiques, sont apparus les smartphones, YouTube, les réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, les jeux en réseau, Clash Royale, Fortnite. Sans oublier Google, Wikipédia, Meetic, Netflix, TikTok, les mèmes, les stories, les réels, Amazon, YouPorn, Shein, les podcasts, les tutoriels, ChatGPT.
L’accès aux connaissances et à l’information, les relations sociales, la consommation, les sentiments, la sexualité, la vie professionnelle, le rapport aux interdits culturels, ont été transformés par ces usages. Les écosystèmes culturels sont devenus profus et déstructurés. Chaque enfant, potentiel consommateur et producteur de contenus, s’expose plus ou moins, laisse des traces, sait plus ou moins qu’il est une cible marketing attentionnelle.
Antoine Gentil est auteur aux PUG de l’ouvrage Classe réparatoire.
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