De Cesaria Evora à David Byrne, du maloya réunionnais au jazz manouche, et du festival Africolor à Radio Nova, cet ouvrage est une plongée dans la fabrique des musiques du monde en France. Nourri de nombreux exemples évocateurs pris dans l’histoire musicale des 30 dernières années, il retrace la naissance d’un terme, d’un mouvement et d’un style musical dont la France a été l’un des centres. Explorant les débats autour du terme de World music, Sandrine Teixido s’interroge sur la manière dont cette catégorie esthétique, au carrefour des thèmes de la globalisation, de la diversité culturelle et de la patrimonialisation, est devenue un outil pour les politiques culturelles, vecteur du « vivre ensemble » et de l’ouverture aux communautés issues de l’immigration. Soulignant la façon dont les musiques du monde sont un moteur pour l’engagement des artistes en faveur d’une pluralité des musiques, l’autrice raconte enfin de manière concrète la manière dont les acteurs de cet écosystème, constitué de festivals, d’acteurs politiques, de dispositifs culturels, de journalistes et d’artistes, fabriquent ensemble, quotidiennement, les musiques du monde en France.
Sandrine Teixido est artiste et anthropologue, spécialisée en anthropologie de l’art et de la musique, et en anthropologie du politique et des institutions culturelles. Elle est chercheure associée au laboratoire du Lisst-CAS (Toulouse) et enseigne à l’école CentraleSupélec. Elle crée en 2011 avec l’artiste suisse Aurélien Gamboni le duo A tale as a tool. Elle est l’auteur, entre autres ouvrages, d’une biographie de Cesaria Evora.