Entre 1815 et 1860, en Savoie alors rattachée au royaume de Piémont‐Sardaigne, les communautés de montagne prennent l’initiative de créer desécoles, notamment dans les hameaux. Le village est à la fois la source dufinancement de l’école, le lieu de sa matérialité, le plus souvent l’espace derecrutement du maître et de la maîtresse, l’organisateur du temps scolaireet de l’enseignement dispensé. Les écoles, pour la plupart temporaires, sontadaptées aux contraintes saisonnières de l’économie agropastorale. Ouvertesen hiver, ces classes uniques permettent d’assurer une instruction élémentaire adaptée aux activités socio‐économiques des territoires, articuléesautour de la pluriactivité et des migrations. Après l’annexion à la France en1860, l’administration française, confrontée à la vitalité de ce tissu scolairelocal, doit s’adapter plutôt que d’imposer un modèle centralisé.
Ce livre met en lumière une histoire méconnue de l’éducation ruraleen montagne. Il montre comment les sociétés alpines ont très tôtcompris l’enjeu des savoirs élémentaires pour faire face aux mutations économiques et sociales du XIXe siècle. Un éclairage inédit surla manière dont les sociétés alpines ont investi dans l’éducation etinventé, bien avant l’heure, une école de proximité.
Fondée en 1855, la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie a pour objectif de promouvoir l’histoire des anciens États de Savoie et des deux départements savoyards actuels. Elle publie des ouvrages de référence, organise des conférences, des journées d’étude et des excursions. Elle met à la disposition du public son importante bibliothèque spécialisée. Elle bénéficie d’un important soutien matériel du département de la Savoie et d’une aide financière de la ville de Chambéry. En 2024, elle s’associe exceptionnellement aux PUG pour publier dans la collection « La Pierre et l’Écrit » le numéro double hors série de sa revue L’histoire en Savoie.