Cet ouvrage s’adresse à tous les Dauphinois curieux de leur passé et aux passionnés d’histoire.
Résumé :
Evoquant les relations entre Lyon et le Dauphiné, l’intendant de la province s’interrogeait en 1730 : « Le Dauphiné sera-t-il toujours malheureux parce qu’il est son voisin ? ». Telle est aussi l’une des questions qu’aborde cet ouvrage à travers l’étude du tissu urbain dauphinois, dominé depuis la fin du Moyen Age par dix villes : Briançon, Crest, Die, Embrun, Gap, Grenoble, Montélimar, Romans, Valence et vienne. Alors que les transformations de l’administration royale ne firent que confirmer les situations anciennes, le développement économique ne favorisa, au cours des XVII° et XVIII° siècles que des promotions rares ou modestes : Bourgoin, Dieulefit, La Mure, Pont-de-Beauvoisin et surtout Voiron, la plus importante et la plus industrieuse de ces nouvelles cités. Toutes ces villes, qui ne connurent le plus souvent qu’un essor démographique modeste, conservaient une notable proportion de ruraux. Sauf à Grenoble, l’éventail des métiers ne s’ouvrait guère, et la vie culturelle restait peu dynamique. A ce faible dynamisme répondait un espace provincial éclaté. Loin de s’organiser en un véritable réseau urbain, le Dauphiné se fragmentait en plusieurs espaces juxtaposés, plus ou moins bien hiérarchisés, que Grenoble parvenait mal à dominer. Vis-à-vis de la capitale provinciale, les autres villes ne fonctionnaient que comme des relais très imparfaits, et affirmait même parfois une réelle autonomie économique et culturelle, que sanctionna le découpage révolutionnaire.
René Favier est professeur émerite d’histoire à l’université Grenoble-Alpes, spécialiste d'histoire des villes et des territoires. Il a été vice-président de l'université Pierre-Mendès-France, chargé successivement des formations (1995-2000) puis de la recherche (2007-2012).